Les thèses soutenues en 2021
Retrouvez ici toutes les informations concernant les thèses soutenues en 2021 à l'IAE Paris-Sorbonne : titres, résumés, direction de thèse, composition des jurys, et dates.
Les thèses sont présentées dans l’ordre chronologique, de la plus récente à la plus ancienne.
- Nawel FELLAH DEHIRI | Quand les marques commercialisent des produits stigmatisés : stratégies et transfert de stigmate
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Date : 9 décembre 2021
Directrice de thèse : Géraldine MICHEL
Membres du jury :
- Mme Géraldine MICHEL, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- Mme Sondès ZOUAGHI, Professeure, IAE, Université Rouen, Rapporteur
- M. Jean-Luc HERRMANN, Professeur, Université de Lorraine, Rapporteur
- Mme Nathalie VEG-SALA, Maitre de conférences HDR, Université de Nanterre, Suffragante
- M. Thomas ROULET, Associate Professor, University of Cambridge, Suffragant
Résumé
Cette recherche utilise le cadre théorique de stigmatisation pour apporter un nouvel
éclairage sur les stratégies d’extension de gamme vers des produits controversés comme les produits halal ou la mode modeste destinés aux consommateurs musulmans en France. Dans un premier temps, ce travail met en lumière les stratégies visible et invisible des marques sur les marchés stigmatisés et soulignent le rôle clé des experts dans la gestion des frontières pour protéger les marques des effets négatifs de transfert de stigmatisation. Dans un second temps, trois études permettent de mieux comprendre les réactions des consommateurs face aux extensions de gamme vers des produits stigmatisés : (i) Une étude netnographique identifie un profil de consommateurs activistes et saboteurs envers les marques qui lancent des produits stigmatisés, (ii) Une étude qualitative montre que bien que le consommateur musulman accueille favorablement les marques généralistes qui lancent des produits qui le ciblent, il questionne leur légitimité. (iii) Enfin, une expérimentation menée auprès de 423 répondants montre un transfert de stigmatisation du produit à la marque et révèle que les non musulmans évaluent plus négativement ces stratégies de marque que les musulmans. En effet, face aux extensions vers des produits fortement stigmatisés, les non-musulmans ressentent une menace de leur identité sociale qui va provoquer des attitudes et comportements plus négatifs que les extensions sur des produits faiblement stigmatisés. Par ailleurs, notre recherche suggère « l’effet tampon » de l’attachement à la marque dans la mesure où les consommateurs faiblement attachés à la marque s’engagent davantage dans des comportements de contestations envers la marque comparés aux consommateurs fortement attachés à la marque. - Yann LEVY | Réseaux sociaux : Quel impact des leviers de constitution des groupes de discussion sur le dévoilement de soi et l'engagement vis-à-vis du groupe
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Date : 1er décembre 2021
Directrice de thèse : Ouidade SABRI
Membres du jury :
- Mme Ouidade SABRI, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- Mme Linda HAMDI-KIDAR, Professeure associée, Toulouse Business School, Rapporteur
- Mme Agnès HELME-GUIZON, Professeure, IAE Grenoble, Université Grenoble-Alpes, Rapporteur
- Mme Maria MERCANTI-GUERIN, Maître de conférences, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
- M. Gilles N'GOALA, Professeur, Institut Montpellier management, Suffragant
- M. Nicholas PAPAROIDAMIS, Directeur de la recherche, Leonardo Da Vinci Business School, Suffragant
Résumé
Les années 2010 ont vu les réseaux sociaux se développer et devenir des espaces d’échanges privilégiés pour les individus dans leur majorité. Parmi ces espaces, les groupes de discussion se distinguent par des caractéristiques de constitution qui ont, jusqu’ici, fait l’objet de peu d’attention de la part de la recherche. Cette thèse s’intéresse à l’effet de ces caractéristiques sur les comportements d’engagement et de dévoilement de soi des membres, en étudiant à la fois la manière dont la constitution des groupes affecte les comportements des individus qui y adhèrent, et la relation, jusqu’ici peu étudiée entre les concepts de dévoilement de soi et d’engagement vis-à-vis du groupe.
- Nadr EL HANA | L’effet persuasif de la parodie politique : le rôle du contenu et de la source de communication
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Date : 26 novembre 2021
Directrice de thèse : Ouidade SABRI
Membres du jury :
- Mme Ouidade SABRI, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- Mme Marie-Christine LICHTE, Professeure, Université de Montpellier 1, Rapporteur
- M. Paul NGOBO, Professeur, Université Paris Dauphine, Rapporteur
- Mme BATAT WIDED, Professeur, EM Normandie Business, Metis Lab & Université Lyon 2, Suffragante
- M. Jean-Pierre HELFER, Professeur Emérite, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
- M. Benjamin BOEUF, Associate professor, IESEG School of management, Suffragant
Résumé
Si la parodie politique est une tradition ancienne, vivace dans la Grèce antique comme sous l'empire romain, florissante sous la troisième République, la parodie et les formes d’humour politique sont des ressources essentielles pour une démocratie (Hariman, 2008). La popularité des émissions telle que Canteloup sur TF1 n’a effectivement cessé d’être prisée depuis son apparition. Nous ajoutons à cela l’actuelle réussite des publications hebdomadaires telles que le canard enchainé et Charlie Hebdo, dont le dynamisme fait envie à toute la presse française, ou encore, le considérable succès de certaines parodies politiques pendant les dernières élections présidentielles sur YouTube qui enregistrent des millions de vues.
Internet permet non seulement aux politiciens mais à tout utilisateur ou média de diffuser du contenu. Ainsi, tout type de contenu qui capture l’imagination des utilisateurs ou des médias peut être partagé au clic d’une souris auprès de millions de personnes générant parfois des millions de vues et des milliers d’interactions. Ces contenus pourraient présenter une menace ou une opportunité pour les politiciens et la marque politique.
L’engouement du public français pour la parodie politique a suscité l’intérêt de nombreux observateurs, politologues, sociologues et anthropologues qui se sont interrogés sur les raisons et la signification d’un tel succès. En effet, le public est en quête d’une alternative à la traditionnelle langue de bois de ceux qui les gouvernent, et cherche parfois une alternative à un discours dominant dans lequel leurs opinions ne sont forcément pas exprimées. Cet intérêt pour les parodies politiques rend l’impact de cette nouvelle forme de communication politique digne d’enquête. Notre thèse s’inscrit dans cette logique. Nous souhaitons explorer l’impact de la parodie politique sur l’attitude, l’engagement et le comportement politique du point de vue managérial en considérant l’homme politique comme étant une marque politique. En effet, nous avons pu identifier certains facteurs clés qui influencent l’évaluation de la parodie politique, et qui n’ont jamais été explorés par la recherche.
Les recherches sur la parodie politique dans le domaine de la psychologie et/ou la communication et média présentent souvent des résultats contradictoires quant à son efficacité sur l’attitude et l’intention de vote. De plus, aucune recherche ne s’est intéressée à l’exploration de son pouvoir persuasif en se basant sur son type de contenu et sa source de communication.En outre, les mécanismes psychologiques à travers lesquels la parodie politique pourrait exercer des effets en se basant sur les dimensions identifiées à savoir le type de contenu, et la source de communication n’ont jamais été étudiés.
Ce travail doctoral, positionné en marketing politique et plus précisément en communication politique, a pour objectif de répondre à la question suivante :
Comment le contenu et la source de communication des parodies politiques impactent-ils l’attitude et l’engagement des citoyens ? pour répondre à cette question, nous distinguons quatre ensembles de sous-questions qui correspondent à quatre chapitres qui composent cette thèse. Tout d’abord, est ce que les politiciens devraient se soucier des parodies politiques lors du mangement de leur personal branding et leur marque ? Quelles sont les dimensions clés qui caractérisent les réactions envers les parodies politiques ? Les résultats de l’étude qualitative démontrent que le contenu et la prédisposition envers l’homme politique sont des dimensions clés qui caractérisent les réactions envers les parodies politiques tant du point de vue du parodiste que du politicien parodié, une matrice a été proposée pour mieux illustrer les effets de la parodie politique.
Deuxièmement, et basée sur le contenu, est-ce que toutes les parodies politiques ont le même effet sur le politicien, quelles sont celles qui nuisent le plus à l’image de marque des politiciens ? Quel est le profil des citoyens qui sont les plus réceptifs aux contenus des parodies politiques ? En se basant sur une catégorisation des parodies politiques en fonction de leur contenu, nous avons conclu que les attaques portant sur un sujet politique génèrent un impact plus négatif sur la marque politique que les attaques qui portent sur la personnalité et la personne du politicien via le rôle médiateur de l’éthique perçue et de l’attitude envers la parodie. En effet, ceux qui sont exposés aux attaques personnelles les considèrent inappropriés, injustes et pas éthiques. Notre étude démontre que les parodies politiques contenant des attaques personnelles peuvent engendrer un backlash principalement parmi ceux qui n’apprécient pas initialement l’homme politique. Troisièmement, quel est le rôle de la source médiatique de la parodie politique sur l’influence perçue ? Quel est le processus psychologique sous-jacent de l’impact de la parodie politique basée sur la source de communication sur l’influence perçue ? Nous montrons que les parodies générées par les médias (MGP) conduisent à une attitude plus négative envers la parodie et à moins d’influence perçue que les parodies générées par les utilisateurs (UGP), à travers l’intention de manipulation de la source perçue. Nos résultats suggèrent que les citoyens très sceptiques aux médias évaluent plus négativement le MGP que l’UGP. Quatrièmement, pour creuser encore plus les attaques personnelles très présentes dans les parodies politiques nous nous sommes posé les questions suivantes : Quels sont les types d’attaques personnelles qui génèrent un engagement plus négatif sur les médias sociaux ? Quels sont les facteurs qui influencent les parodies politiques basées sur les attaques personnelles envers le politicien ? Quel est le processus via lequel les parodies politiques basées sur les attaques personnelles engendrent-elles un impact sur la valence de l’engagement dans les médias sociaux? les résultats montrent qu’en comparaison avec les attaques personnelles qui contiennent des stigmas contrôlables ( ex. les critiques liés à la personnalité ), les parodies qui comportent des stigmas incontrôlables (ex. les critiques physiques) produisent un engagement plus négatif sur les médias sociaux envers le parodiste et sa parodie via le rôle médiateur des émotions morales qui condamnent le parodiste. Paradoxalement, cet effet est plus présent chez ceux qui détestaient initialement l’homme politique car ils perçoivent le parodiste comme étant un membre de leur communauté partageant la même idéologie et orientation politique.
D’un point de vue théorique, ce travail doctoral contribue à la compréhension de l’impact de la parodie politique considérant l’homme politique comme une marque personnelle ou ce qu’on appelle —personal branding—, qui devrait protéger sa réputation dans les différents médias. En effet, la marque personnelle ou personal branding existe en politique depuis plusieurs années, ce concept est utilisé soit dans le cadre d’une stratégie de communication basée sur le co-branding entre la marque du politicien et la marque du parti politique ou dans une stratégie de communication de marque personnelle (Hughes, 2007). Même si parfois, il est compliqué d’associer l’homme politique à une marque (Heilburnn, 2016), notre postulat repose sur cette conception pour démontrer le basculement d’un modèle de mass-média vers un modèle consumériste de la communication politique (Scammel, 2006).
Dans cette thèse, nous avons mis en lumière les mécanismes de l’exécution des parodies politiques en révélant plusieurs processus de médiation et de modération. Les implications méthodologiques de ce travail sont doubles : nous avons utilisé une méthode d’analyse de contenu qui n’a jamais été mobilisé dans les recherches sur la parodie politique, en analysant toutes les parodies politiques publiées en France sur YouTube de 2012 à 2019, ainsi que différentes interactions (likes, dislikes, views), et nous avons aussi utilisé une méthodologie basée sur une analyse de 31 000 commentaires avec les méthodes algorithmiques de machine learning.
Cette thèse contient des implications managériales pour les parodistes et les politiciens parodiés. Du côté du parodiste, cette thèse peut fournir certaines recommandations sur le type de contenu à mettre en avant pour discréditer le politicien et donc atteindre l’efficacité recherchée, ou le contenu à éviter pour ne pas créer un effet contreproductif et un backlash. Du côté du politicien parodié, ce travail doctoral guidera les politiciens pour se décider sur les parodies qui nécessitent ou pas une réaction. En effet, certaines parodies politiques qui se basent sur des critiques non constructives, et ne faisant pas avancer le débat politique peuvent au contraire favoriser la réputation du politicien parodié.
- Anaïs BOUTRU | La formation de la légitimité d'une alliance stratégique. Une approche par la théorie de la régulation sociale. Le cas GlobalÉlectro
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Date : 9 novembre 2021
Directrice de thèse : Géraldine SCHMIDT
Co-directeur de thèse : Damien MOUREY, UPFMembres du jury :
- Mme Géraldine SCHMIDT, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- M. Damien MOUREY, Professeur, Université de Polynésie Française, Co-directeur de thèse
- Mme Isabelle BOUTY, Professeur, Université Paris Dauphine PSL, Rapporteur
- M. Christophe MILDER, Directeur de recherche émérite, CNRS, Rapporteur
- Mme Anne-Sophie FERNANDEZ, Maître de conférences HDR, Montpellier Management, Université de Montpellier, Suffragante
- M. Hervé LAROCHE, Professeur, ESCP Europe, Suffragant
- Mme Ann LANGLEY, Professeure émérite, HEC Montréal, Suffragante
Résumé
Cette thèse se propose d’examiner la formation de légitimité organisationnelle à travers une étude de cas, celle d’une alliance stratégique aux achats entre deux enseignes concurrentes du secteur de la grande distribution française.
Si la construction de légitimité des organisations a fait l’objet de nombreuses publications rattachées au courant (néo) institutionnel, elle a été relativement peu abordée dans une perspective à la fois processuelle et sociale. Dans ce contexte, les alliances stratégiques caractérisées par leur dynamique et leur instabilité organisationnelles se révèlent des objets de recherche pertinents pour enrichir la compréhension de la formation de la légitimité. La mobilisation de la théorie de la régulation sociale (T.R.S) permet ici d’apporter un regard renouvelé sur la manière dont la légitimation d’une organisation se déroule collectivement.
Une enquête, au sens pragmatiste du terme, a été menée au coeur d’une alliance stratégique pour étudier en situation la manière dont les acteurs participent au processus de légitimation. Notre matériau empirique de nature principalement ethnographique nous a conduit en suivant une stratégie narrative à faire le récit de quinze situations dans lesquelles se joue la négociation de la légitimité de l’alliance à travers les règles de la collaboration inter et intra organisationnelle.Notre thèse révèle le double mouvement animant la formation de la légitimité : la résistance des acteurs du fait de leur autonomie face aux intentions légitimantes des leaders organisationnels, et la réappropriation collective de l’enjeu de légitimité de l’alliance. L’approche régulationniste met en exergue les agencements composites de la légitimation se manifestant alors comme un processus social rhizomique de négociation de règles.
La thèse avance ainsi une explication inédite à l’instabilité chronique des alliances stratégiques en la liant à l’impermanence de l’ordre social. L’enjeu est alors d’intégrer les enjeux de régulation à la fonction de manager d’alliance. Enfin, la thèse invite, en
soulignant l’originalité et la pertinence de la T.R.S, à étendre son champ d’investigation à d’autres recherches qui s’attachent à intégrer l’indétermination et le pluralisme des phénomènes organisationnels."
- Muhammad ZESHAN | Revitalisation du système de gestion des ressources humaines basée sur le contrôle dans un contexte digitalisé
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Date : 12 juillet 2021
Directrice de thèse : Olivier DE LA VILLARMOIS
Membres du jury :
- M. Olivier DE LA VILLARMOIS, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- M. Marc OHANA, Professeur, Kedge Business School, Rapporteur
- Mme Catherine KUSZLA, Professeure, Université Paris Nanterre, Rapporteur
- M. Patrick VALEAU, Professeur, Université de la Réunion, Suffragant
- M. Frédéric GAUTIER, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
Résumé
La crise sanitaire du COVID-19 a conduit les organisations à accélérer leur digitalisation pour faciliter le travail à domicile. COVID-19. Cette situation a mis en exergue l’importance de la question de la gestion des équipes en contexte digitalisé (Caligiuri et al., 2020).
La littérature accorde une large place à l'utilisation de systèmes de GRH basé sur l'engagement alors même qu’il existe des débats liés à la définition de ces pratiques et à leur efficacité. A contrario, il existe peu de recherches consacrées aux systèmes de gestion des ressources humaines fondés sur le contrôle. Cette recherche, porte sur les effets de l'utilisation de systèmes de gestion des ressources humaines basés sur le contrôle sur l'engagement des employés en mobilisant la théorie de l'autodétermination : c’est en satisfaisant les besoins d’autonomie et de compétence que ce système de management permettrait d’obtenir l’adhésion des salariés.
Les résultats de cette recherche confirment le lien positif entre la mise en place d'un système de GRH basé sur le contrôle et l'engagement des employés. Ces effets sont encore plus importants dans les contextes fortement digitalisés. Cependant, la théorie de l'autodétermination ne permet pas d'expliquer le processus par lequel les systèmes de gestion des ressources humaines basés sur le contrôle affectent l'engagement des employés.
- Philippe COLAUTTI | De la contrainte à l’institution ré inventive ou comment renforcer les compétences par l’organisation du processus démocratique. Analyse des interactions dans trois groupes d'expression en protection de l'enfance
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Date : 7 juin 2021
Directrice de thèse : Philippe EYNAUD
Membres du jury :
- M. Philippe EYNAUD, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- M. Damien MOUREY, Professeur, Université de la Polynésie Française, Co-directeur de thèse
- Mme Amina BEJI-BECHEUR, Professeure des Universités, Université Paris-Est, Rapporteur
- M. Patrick VALEAU, Professeur des Universités, Université de La Réunion, Rapporteur
- Mme Nathalie RAULET-CROSET, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
- Mme Nadine RICHEZ BATTESTI, Maître de conférences, Université Aix-Marseille, Suffragante
- Mme Marie Astrid LE THEULE, Maître de conférences, CNAM, Suffragante
Résumé
L’organisation des groupes d’expression des usagers accueillis en institution, émane d’une réglementation imposée aux organisations à but non lucratif. Dans ce contexte, l’exercice de démocratie est un enjeu d’adhésion à un projet associatif commun. Les interactions qui se nouent au travers de cadrages participatifs ou délibératifs influent sur les acteurs en situation. Elles pourraient ainsi favoriser la transformation des cadres et l’émergence de compétences psychosociales qui réduiraient l’asymétrie d’informations entre dirigeants et usagers. En cela, les acteurs expérimentent le pouvoir d’agir ensemble pour réinventer l’institution totale. Nous nous demandons en quoi l’apprentissage du processus démocratique est vecteur de cette transformation ? Notre approche longitudinale de trois groupes d’expression différents, initiés en établissements de protection de l’enfance, se veut multimodale et dramaturgique. Elle se fonde sur le recueil de données qualitatives et sur l’observation des cadres d’interactions qui nous renseignent sur la réalité du processus démocratique en milieu contraint.
- Benoît CORDELIER | Dynamiques multiculturelles de la communauté de marque en ligne une approche sémio-anthropologique
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Date : 28 mai 2021
Directrice de thèse : Ouidade SABRI
Co-Directrice de thèse : Fabienne BERGER-REMYMembres du jury :
- Mme Ouidade SABRI, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- Mme Fabienne BERGER-REMY, Maitre de conférences, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Co-encadrante de thèse
- Mme Catherine DEMANGEOT, Maitre de conférences HDR, IÉSEG, Rapporteur
- Mme Nathalie VEG-SALA, Maître de conférences HDR, Université Paris Nanterre, Rapporteur
- M. Jordan LEBEL, Professeur, Université Concordia, Suffragant
- Mme Géraldine MICHEL, Professeure, IAE-Paris Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
Résumé
Contexte : Les accélérations de la mondialisation transforment les relations des marques et des consommateurs à travers la délocalisation de la fabrication des produits des premières et l’exposition croissante des deuxièmes à des marchés multiculturels.
Objectif : L’objectif de cette thèse est de proposer une perspective multiculturelle des communautés de marque qui dépasse la distinction local, national ou international pour intégrer la culture de la communauté marque avec ses idiosyncrasies comme cadre principal de référence.
Méthode : Dans une approche sémio-anthropologique, nous étudions les échanges d’une communauté de marque en ligne autour des questions de pays d’origine qui est essentiel à l’identité de la marque et est l’objet d’une évaluation constante à travers une analyse sémiotique d’inspiration greimassienne du parcours génératif de sens pour qualifier les valeurs de la marque et sa communauté. Nous réalisons une ethnographie en ligne de discussions sélectionnées que nous traitons par une analyse de contenu par un codage thématique portant principalement sur des pratiques créatrices de valeur et les attitudes interculturelles (xénocentrisme, ethnocentrisme, cosmopolitisme, animosité et affinité du consommateur). Nous poursuivons par une analyse de la narrativité et du carré sémiotique pour qualifier les valeurs de la marque et sa communauté.
Résultats et analyses : Nous produisons un répertoire discursif qui nous permet d’établir les pratiques d’un vivre-ensemble dans la communauté de marque en tenant compte pourtant d’orientations différentes en fonction des diverses relations culturelles et trajectoires des consommateurs et des marques.
Apports : Nous introduisons la notion d’endocentrisme de marque, identifions une axiologie des relations multiculturelles de la marque et sa communauté et, enfin, proposons les bases d’une matrice de gestion de ces relations.
Implications pratiques : Nous établissons des logiques générales de communication qui peuvent servir à formuler une stratégie cohérente par rapport à l’identité de la marque et la nature de ses publics. En positionnant la marque par rapport à ses valeurs et celles de son public, le gestionnaire pourra développer un message cohérent avec les caractéristiques du vivre-ensemble qu’elles génèrent. Nous proposons également des figures rhétoriques qui permettent de décliner le message en fonction du public et de la tonalité souhaitée.
- Christela LEROY | Influence de la représentation de soi sur le comportement de consommation : Le cas des femmes seniors âgées de 50 à 65 ans
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Date : 14 avril 2021
Directrice de thèse : Géraldine MICHEL
Co-Directrice de thèse : Sophie RIEUNIER, Professeur, Université Gustave EIFFELMembres du jury :
- Mme Géraldine MICHEL, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- Mme Sophie RIEUNIER, Professeur, IAE Gustave Eiffel, Université Gustave Eiffel, Co-directrice de thèse
- Mme Nathalie GUICHARD, Professeur, Université Paris Saclay, Rapporteur
- Mme Sondès ZOUAGHI, Professeur, IAE de Caen, Université de Caen, Rapporteur
- M. Abdelmajid AMINE, Professeur, IAE Gustave Eiffel, Université Paris Est Créteil, Suffragant
- M. Bertrand URIEN, Professeur, IAE de Brest, Université de Bretagne Occidentale, Suffragant
Résumé
De nombreux travaux de recherche ont montré que les consommateurs âgés se perçoivent dix ans plus jeunes que leur âge chronologique, et que leur consommation est davantage influencée par cet âge subjectif. Dans le même temps, ils sont contraints par des normes sociales d’âge, de genre et de rôles sociaux, qui les obligent à adopter un comportement conforme à leur âge réel.
Notre travail doctoral s’attache à expliciter ce paradoxe grâce à une meilleure compréhension du processus d’évaluation de l’âge subjectif, qui reflète simultanément des dimensions psychologique, émotionnelle, biologique, physique, sociale et cognitive. Les résultats de nos deux études qualitatives sur des femmes quinquagénaires montrent que les normes sociales ont une influence plus importante sur le comportement de consommation des produits liés à l’apparence que l’âge subjectif.
En effet malgré un biais de rajeunissement, ces consommatrices adoptent un comportement de consommation davantage en lien avec leur âge réel. Par ailleurs, nos résultats mettent en évidence la variation de l’âge subjectif sur de courtes périodes, alors que les précédents travaux de recherche indiquent que celui-ci reste relativement stable jusqu’à la survenance d’évènements de transition. Nous montrons comment le contexte influence l’évaluation de celui-ci à travers des processus de comparaison sociale intra et interpersonnelle.
- Nadim AL FOUHAILI | L'impact de la Réglementation des Capitaux du Bâle III sur le Risque et la Rentabilité des Banques Libanaises
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Date : 2 mars 2021
Directrice de thèse : Frédéric GAUTIER
Membres du jury :
- M. Frédéric GAUTIER, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- M. François AUBERT, Professeur, Université de Clermont-Ferrand, Rapporteur
- M. Éric SEVERIN, Professeur, Université de Lille, Rapporteur
- M. Nizar ATRISSI, Professeur, Université Saint-Joseph de Beyrouth, Suffragant
- M. Éric LAMARQUE, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
Résumé
Cette recherche a examiné l'impact de la réglementation des capitaux de Bâle III (BCR) sur le risque de crédit (CR) et la rentabilité (P) des banques libanaises sur la base de 4 modules. Les modules 1 et 2 sont quantitatifs, ils étudient l'effet de la BCR sur CR et P respectivement. Le module 3 est qualitatif, il a étudié le compromis entre le risque bancaire et la rentabilité dans le cadre de la réglementation des capitaux de Bâle III. Le module 4 a étudié l'effet d'interaction de la croissance du PIB sur la relation entre BCR, CR et P. Les modules 1 et 2 sont construits à l'aide d'un échantillon de 25 banques commerciales au Liban sur la période 2012-2017. Le BCR est mesuré à l'aide du capital adequacy ratio (CAR) et du Common Equity Tier one ratio (CET1 ratio). Le CR est évalué à l'aide du ratio net provision for credit losses /total assets. P est mesuré en utilisant deux ratios : ROAA et ROAE.
Pour analyser les données, nous avons construit un modèle hybride basé sur 3 approches statistiques.
Premièrement, nous avons modélisé le double impact de la BCR sur CR et P en utilisant l'inférence probabiliste dans le cadre du formalisme du Bayesian Belief Network (BBN).
Deuxièmement, pour mettre en évidence la corrélation entre BCR, CR et P, nous avons utilisé le test de corrélation de Spearman comme approche non paramétrique.
Troisièmement, pour étudier l'effet simultané du ratio CAR et CET1 sur CR et P, nous avons appliqué une analyse de régression multivariée. Le module 3 est construit à partir d'un échantillon de 30 banques commerciales au Liban. Nous avons utilisé des entretiens semi-structurés avec le Chief Risk Officer (CRO).
Pour examiner l’impact de la réglementation des capitaux de Bâle III sur le risque et la rentabilité, nous avons demandé à nos CRO’s d’évaluer le risque et la rentabilité en fonction de 5 mesures d’échelle avant et après l’application de Bâle III au Liban. Le module 4 a examiné l'effet de modération de la croissance du PIB (M) par rapport aux modules précédents 1 et 2 avec deux scénarios : L'effet du modérateur (M) sur la relation entre BCR et CR. L'effet du modérateur (M) sur la relation entre BCR et P.
Les résultats pour le module 1 ont montré qu'il y a un effet mineur de BCR sur CR en particulier pour le niveau élevé du ratio CET1. Pourtant, des recherches plus spécifiques avec l'utilisation du test de corrélation de Spearman et l'analyse de régression multivariée n'ont donné aucun effet statistiquement significatif de la BCR sur la CR. En ce qui concerne le module 2, nous avons conclu que l'impact de la BCR sur P n'est révélé qu'entre le CAR et le ROAA et cette relation de régression est faible car seulement 24,3% des changements de variance ROAA sont expliqués par le CAR. Quant au module 3, les résultats ont montré qu'après l'application de l'accord de Bâle III au Liban, le risque et la rentabilité ont diminué dans les banques. Nous avons également remarqué que cet effet est beaucoup plus important dans les petites et haut risque banques. Les résultats du dernier module ont montré qu'il n'y avait pas d'effet de modération de la croissance du PIB (M) sur la relation entre BCR, CR et P. Pourtant, les résultats de cette thèse contredisaient les régulateurs dans certains domaines. Cela permet de poursuivre les études sur la corrélation entre Bâle III et le risque de crédit dans les banques de la région MENA
- Romain BERROU | Cinq essais sur la régulation, le financement par les marchés et l’évaluation des actifs financiers dans l’ère de la finance responsable (2005 - 2019)
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Date : 11 janvier 2021
Directrice de thèse : Philippe DESSERTINE
Membres du jury :
- M. Philippe DESSERTINE, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Mme Céline BARREDY, Professeur, Université Paris Nanterre, Rapporteur
- M. Pascal BARNETO, Professeur, IAE de Bordeaux, Rapporteur
- M. Éric LAMARQUE, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
- M. Franck BANCEL, Professeur, Ecole des Ponts Paris-Tech, Suffragant"
Résumé
Notre travail consiste à étudier l’intégration des problématiques de développement durable dans la sphère financière en se focalisant principalement sur les marchés de capitaux et leurs acteurs et en se posant la question de recherche suivante: « est-ce que les marchés financiers mettent un prix sir les performances responsables et environnementales des entreprises ? ».
Notre recherche est effectuée dans le cadre théorique de l’évaluation des actifs financiers, cadre théorique qui fait actuellement face à deux révolutions majeures. D’une part, la révolution « durable », qui pose une problématique nouvelle aux acteurs financiers sous la forme d’un risque systémique global qui ne peut être comparé dans son impact potentiel qu’à la menace que représentait les armes de destruction massives. Alors que les acteurs financiers commencent à comprendre le risque économique - entre autres – que représenterait un échec à atténuer le changement climatique, la perte de biodiversité, les évènements climatiques extrêmes et les catastrophes naturelles correspondantes, les marchés financiers vont inévitablement changer. Les cinq essais de cette thèse doctorale représentent une tentative, en utilisant les données les plus fiables disponibles aujourd’hui, de comprendre comment ces marchés financiers peuvent être en train d’évoluer. De l’autre, la révolution des données apportant des flux massifs et constants de nouvelles formes de données aux acteurs des marchés financiers, traitées à l’aide d’ordinateurs dont la puissance augmente constamment ainsi que de nouvelles méthode très exigeantes de traitement statistiques et de machine learning avancées nécessaires à l’analyse de ces bases de données grandissantes.
La première étape de notre travail consiste à explorer comment les praticiens, les académiques et les régulateurs essaient de définir ce que constitue la finance responsable et nous permet de comprendre qu’un consensus sur ce sujet n’a toujours pas été atteint à ce jour.
Dans une seconde étape, nous observons les entreprises climatiques – ces entreprises dont 75% du chiffre d’affaire provient d’activités alignées avec les objectifs climatiques de la conférence de Paris – et analysons comment les marchés de capitaux financent les entreprises traditionnelles et climatiques aux Etats-Unis et en Europe sur les dernières décennies. Cette analyse nous permet de comprendre que les marchés obligataires ont un rôle plus important de financement pour ces entreprises que les marchés des actions.
Dans une troisième étape, nous choisissons de nous concentrer sur le marché des obligations d’entreprise et sur la problématique spécifique de construire une base de données financière fiable sur les données des obligations d’entreprise américaines, sur les obligations vertes et les obligations climatiques.
Une quatrième étape consiste, en utilisant cette base de données, à appliquer les méthodes d’évaluation d’actifs classiques sur une base de données d’obligations d’entreprise traditionnelles et climatiques entre 2005 et 2019, et nous trouvons certaines différences entre ces deux produits.
Finalement, une dernière étape consiste en une tentative de comprendre, en utilisant cette même base de données, comment de nouveaux facteurs et de nouvelles méthodes d’analyse de machine learning peuvent également être utilisés afin de mieux expliquer et de prédire le rendement des obligations d’entreprises et différencier les obligations d’entreprise traditionnelles et climatiques.
- Anne-Sophie TOLLET-VOLZ | La formation de la légitimité d’un dispositif de RSE : entre dimensions individuelles et organisationnelles - Le cas des dispositifs de mobilité durable dans deux entreprises
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Date : 8 janvier 2021
Directrice de thèse : Géraldine SCHMIDT
Co-directeur de thèse : Rémi BOURGUIGNON, Professeur, IAE Gustave EiffelMembres du jury :
- Mme Géraldine SCHMIDT, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- M. Rémi BOURGUIGNON, Professeur, IAE Gustave Eiffel, Université Paris-Est Créteil, Co-directeur de thèse
- M. Emmanuel ABORD DE CHATILLON, Professeur, IAE Grenoble, Université Grenoble-Alpes, Rapporteur
- M. Franck AGGERI, Professeur, Mines Paris-Tech, Rapporteur
- Mme Amina BEJI-BECHEUR, Professeure, IAE Gustave Eiffel, Université Paris-Est Créteil, Suffragante
- M. Yves MOULIN, Professeur, IAE Nancy, Université de Lorraine, Suffragant
Résumé
Objets encore peu étudiés en sciences de gestion, les dispositifs de mobilité durable en entreprise font face à un étonnant paradoxe : alors qu’ils sont issus d’une double pression normative et sociétale, ils apparaissent éloignés des préoccupations de performance économique, considérés parfois même comme « périphériques » et portés par des individus isolés dans l’entreprise. La particularité de ces dispositifs est qu’ils agissent tant au niveau organisationnel (déploiement managérial, changement dans l’organisation du travail, incarnation du sujet, etc.) qu’au niveau individuel (changement de pratiques mobilitaires, impact sur les parcours de vie, sensibilité environnementale personnelle, etc.). Cette thèse propose d’étudier par quelle dialectique la légitimité de ces dispositifs de RSE émergents se forme.
A travers une démarche méthodologique compréhensive et interprétativiste, l’étude de deux cas d’entreprise, Crédit et Green Energy, nous indique que le processus de formation de la légitimité d’un tel objet s’articule autour de dimensions tant organisationnelles qu’individuelles, en constantes interactions et s’influençant mutuellement.
Notre recherche démontre comment l’action et le statut du porteur de projet, ainsi que les réseaux qu’il mobilise, modèrent ou renforcent la légitimité du dispositif étudié. Cette recherche fait également état de tentatives de délégitimation du dispositif au niveau organisationnel et de stratégies d’évitement au niveau individuel. Leur identification est primordiale afin de permettre une action concrète sur les points de résistance et inspirer la construction d’une démarche globale d’introduction des dispositifs de RSE émergents en interne.
- Augustin GILLE | Comment orienter la gestion stratégique vers la transformation sociale dans les grandes organisations de l’économie sociale et solidaire ? Une analyse de l’UCPA à l’aune de la théorie de la résonance
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Date : 7 janvier 2021
Directrice de thèse : Philippe EYNAUD
Co-directeur de thèse : Elena LASIDA, Maitre de Conférence, Université Catholique de ParisMembres du jury :
- M. Philippe EYNAUD, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Mme Elena LASIDA, Professeure, Institut catholique de Paris, Co-directrice de thèse
- Mme Stéphanie CHATELAIN-PONROY, Professeure des Universités, CNAM, Rapporteur
- Mme Bérangère LAUREN SZOTAK, Professeure des Universités, Université de Lorraine, Rapporteur
- Mme Géraldine SCHMIDT, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
- M. Éric PEZET, Professeur des Universités, Université de Nanterre, Suffragant
- M. Hartmut ROZA, Professeur, Friedrich-Schiller-Universität Jena, Allemagne, Suffragant
- M. Bernard PERRET, Enseignant, Institut catholique de Paris, Invité
- M. Guillaume LEGAUT, Directeur général, Groupe associatif UCPA, Invité
Résumé
Cette thèse porte sur la gestion stratégique des capacités de transformation sociale des grandes organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS). Elle montre que l’identité des organisations de l’ESS repose sur une articulation entre logiques instrumentales et non instrumentales, articulation remise en cause par la pression institutionnelle à laquelle ces organisations sont confrontées et qui résulte tant du bain concurrentiel dans lequel elles évoluent, que de leur rapport à la puissance publique. Elle montre également que le ressort de l’innovation sociale dont sont porteuses les organisations de l’ESS est aussi lié à des dynamiques qui ne sont pas instrumentales. Or les travaux en gestion restent élusifs sur l’enjeu relationnel non instrumental de la stratégie des organisations de l’ESS, aspect qui apparaît pourtant lié à leur faculté de prendre part à la transformation sociale.
La recherche est fondée sur une étude de cas ouverte, à saveur ethnographique et historique, ancrée dans la description dense de l’évolution des phénomènes stratégiques, organisationnels et environnementaux d’un grand groupe associatif prototypique des organisations de l’économie sociale et solidaire, le Groupe UCPA, un acteur majeur du secteur français du tourisme et des loisirs sportifs. Elle mobilise la théorie critique de la relation au monde du sociologue et philosophe Hartmut Rosa (2018) pour explorer la dimension relationnelle de cette organisation à travers le temps. Il apparaît que la force de son projet réside dans la nature non instrumentale des relations qui se tissent au sein de l’organisation. L’analyse porte également sur la manière dont, au cours du temps, les modalités de gestion entraînent l’accentuation ou l’atténuation du potentiel de résonance de l’organisation. La théorie de la résonance permet enfin de tracer les grandes lignes d’une gestion stratégique permettant de préserver cette disposition organisationnelle à la résonance, constitutive de la capacité de transformation sociale des organisations de l’ESS.