| SOUTENANCE DE THÈSE | Trois essais sur les défis d'implémentation des politiques durables en France. Les cas de l'achat public durable et du reporting de la performance sociale.

Dans un contexte de réchauffement climatique et amplification des besoins sociaux, les problématiques de sobriété et développement durable transcendent les secteurs économiques. De plus en plus, décideurs politiques et acteurs économiques œuvrent au passage à des modes de production plus sobres, la réduction des externalités négatives inhérentes à leur activité et l'amélioration de leur impact. Or, souvent basées sur le volontariat, ces initiatives, en raison de la complexité à laquelle elles peuvent être associées, des coûts qu'elles peuvent générer et des acteurs auxquels elles s'adressent, peuvent être confrontées à des réticences quant à leur adoption ainsi qu'à des difficultés d'exécution. Cette thèse aborde ces deux dimensions. En premier lieu, au travers l'étude du déploiement de l’achat public durable au niveau local en France, nous étudions les déterminants de l’adoption d’une telle politique et démontrons l'importance qu'ont l'idéologie et les intérêts politiques dans ce processus. Dans un second temps, les difficultés d'exécution associées à la mise en place d'un nouvel outil de reporting de la performance sociale dans une organisation sont étudiées, ainsi que leurs déterminants. Nous montrons qu'un déphasage entre l'outil adopté et la nature de l'organisation dans laquelle il est introduit peut être néfaste pour la performance sociale elle-même ainsi que les travailleurs sociaux en charge du reporting. Le chapitre 3 témoigne toutefois d'une diversité des usages (du rejet à l'adoption complète) de tels outils par les travailleurs sociaux, du fait notamment de la perception différente qu’ils en ont et de leurs antécédents professionnels variés. Des pistes d'amélioration des outils de reporting de la performance sociale sont ainsi suggérées.