Concurrence et contrats publics

Dans cet article, nous étudions l’influence des renouvellements de contrats sur les prix de l’eau en France. En étudiant les contrats d’eau français sur la période 2008-2018, nous constatons que les renouvellements de contrats ont peu d’influence sur les prix payés par les consommateurs. Cependant, au moment du renouvellement des contrats, la part du prix qui revient aux entreprises diminue. Cette baisse de prix est compensée par une augmentation de la part du prix retenue par les communes. Nous interprétons ce résultat comme une volonté des municipalités de reprendre le contrôle des services d’eau. En outre, nous montrons que plus les parts des communes sont élevées, plus la probabilité de passer à la gestion publique directe est élevée lors du renouvellement des contrats. Cela suggère que les autorités locales qui augmentent leurs responsabilités en matière de fourniture de services d’eau (c’est-à-dire en augmentant leurs parts de prix) peuvent passer plus aisément à la gestion publique directe.

In this paper, we studied the influence of contract renewals on water prices in France. When studying French water contracts in force between 2008 and 2018, we found that contract renewals have little influence on the prices paid by consumers. However, at contract renewal times, the share of the price that goes to the firms decreases. This price decrease is compensated by an increase in the share of the price that is retained by the municipalities. We interpret this result as a willingness by municipalities to retake control of water services. In addition, we show that the higher the municipalities’ shares are, the higher the probability of switching to direct public management at contract renewal times. This suggests that local authorities increasing their responsibilities in providing water services (i.e., increasing their price shares) may switch later to direct public management more easily.