Retrouvez la nouvelle tribune de Clotilde CORON, Maîtresse de conférences à l'IAE Paris-Sorbonne.
Historiquement, en France, l’école et l’éducation scolaire ont longtemps été perçues comme un moyen de s’élever socialement. Aujourd’hui, le système d’enseignement supérieur français est régulièrement dénoncé comme étant un système à deux vitesses, ne permettant pas de favoriser la mobilité sociale ascendante des personnes issues de milieux moins favorisés. Pourtant, plusieurs leviers peuvent être mobilisés pour faire en sorte que l’enseignement supérieur public contribue à l’ascenseur social.
Un ascenseur social en panne ?
Une étude publiée en 2017 par l’Insee montre qu’en France, un quart des adultes de 30 à 59 ans expriment un sentiment de déclassement professionnel par rapport à leur père, et 22 % que leur profession est à peu près comparable à celle de leur père. Autrement dit, et malgré un contexte de forte progression de l’emploi qualifié et du pourcentage de cadres, de nombreux adultes estiment ne pas avoir bénéficié d’une mobilité sociale ascendante. Une autre étude, publiée en 2019 par l’OCDE, montre qu’en France, il faut en moyenne 6 générations pour qu’un enfant d’une famille dans le décile inférieur de revenus (10 % les moins riches) accède au revenu moyen. Enfin, le rapport du Comité stratégique « Diversité sociale et territoriale dans l’enseignement supérieur » remis en 2020 rappelle qu’en France, 73 % des enfants dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur auront un diplôme de l’enseignement supérieur, contre seulement 17 % des enfants de parents non diplômés. [...]