

Les thèses soutenues en 2024
Retrouvez ici toutes les informations concernant les thèses soutenues en 2024 à l'IAE Paris-Sorbonne : titres, résumés, direction de thèse, composition des jurys, et dates.
Les thèses sont présentées dans l’ordre chronologique, de la plus récente à la plus ancienne.
- Claire Spaletta | L'influence de l'appropriation des objets connectés vocaux - Manifestation de la dépendance technologique perçue et conséquences sur l'intention comportementale
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Date : 18 décembre 2024
Directrice de thèse : Ouidade SABRI
Membres du jury :
- Ouidade SABRI, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- Jean-François LEMOINE, Professeur, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Co-directeur de thèse
- Fabienne BERGER-RÉMY, Maître de conférences HDR, université Paris-Dauphine, Rapporteur
- Jean Marc FERRANDI, Professeur, université de Nantes, Rapporteur
- Laurent BOTTI, Maître de conférences HDR, université de Perpignan, Suffragant
- Nathalie GUICHARD, Professeure, université Paris Saclay, Suffragante
Résumé
Une des conséquences du développement de l’internet des objets est que nous laissons de plus en plus de traces numériques. Pourtant, certains objets connectés ont aussi démontré leurs effets néfastes sur le comportement consommateur en termes de risque de dépendance technologique. Cette thèse vise à montrer que ce risque n’est pas inhérent à la portabilité des objets et à leur manipulation, il concerne aussi les objets connectés « sédentaires » ne fonctionnant que par interaction vocale : les Assistants Vocaux Intelligents via enceintes connectées à domicile (AVI). Dans une phase qualitative (entretiens d’utilisateurs), l’étude montrent qu’il existe des signaux faibles de dépendance perçue et que l’argument de l’objet gadget est contredit par les bénéfices d’efficacité personnelle et la volonté de ré-achat. Elle fait aussi apparaître des révélations plus anxieuses chez les utilisateurs aguerris que chez les utilisateurs plus amateurs. Puis, dans une phase quantitative (N=306), l’enquête confirme que l’appropriation d’un AVI est source de dépendance technologique perçue, puis que celle-ci affecte les intentions comportementales des utilisateurs. Ce travail étaye les connaissances théoriques sur les facteurs d’appropriation technologique les plus propices à la dépendance technologique perçue. Il enrichit la littérature sur les conséquences comportementales de la dépendance technologique, mais surtout, il met à jour les modérateurs qui viennent influencer les interactions homme-machine. Ainsi, prouvant que le phénomène de dépendance technologique perçue n’échappe pas aux technologies vocales, la thèse invite les développeurs et les marketeurs à favoriser une intention de poursuite d’usage choisie et source de confiance, plutôt qu’un anthropomorphisme tourné vers l’angoisse de ne plus avoir accès à l’assistance de l’AVI ou encore de souhaiter s’en détacher. Le rôle des affects dans les interactions homme-machine à des fins purement commerciales ouvre alors à des débats éthiques et déontologiques.
- René Bancarel | Apprendre à télétravailler : Une approche multi-niveaux des processus d'apprentissage et d'autonomisation mobilisés par la déspatialisation
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Date : 17 décembre 2024
Directeur de thèse : Florent NOËL
Membres du jury :
- Florent NOËL, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Benoît GRASSER, Professeur, IAE Nancy, Université de Lorraine, Rapporteur
- Stéphane BELLINI, Maître de conférences, Université de Poitiers, Rapporteur
- Nathalie RAULET-CROSET, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
- Véronique CHANUT, Professeur, Université Paris-Panthéon-Assas, Suffragante
- Jean-François AMADIEU, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
Résumé
Comment télétravaille-t-on ?
Nous avons entrepris de répondre à cette question au travers d’une étude qualitative, s'appuyant sur des méthodologies complémentaires, comprenant des entretiens semi-directifs, des journaux de bord tenus par des répondants et une auto-ethnographie clandestine. Elle a été menée dans trois établissements d'enseignements supérieurs, sur trois années, avant, pendant et après le confinement. Les données ont été traitées par codage multithématique (Ayache & Dumez, 2011, Dumez, 2016). L’exercice du télétravail, parce qu'il implique une déspatialisation (Taskin, 2010a), libère des espaces de liberté qui peuvent servir l'autonomie. L’autonomie s’apprend (Grasser & Noël, 2023), mais le processus d’apprentissage nécessite une intention de l’individu (Perrenoud, 2002), des aptitudes et un environnement capacitant (Fernagu Oudet, 2012). Notre recherche étudie la contribution du télétravail aux processus d’apprentissage et d’autonomisation.
Télétravailler suppose un cadre, une configuration organisationnelle (Mintzberg, 1982), mais aussi et peut-être surtout des prérequis : une distance psychologique réduite au sein de la dyade « manager managé » (Napier & Ferris, 1993), un SEP fort (Bandura, 1993) et un niveau d'autonomie avancé. Les résultats montrent que le processus d'autonomisation, en télétravail, se nourrit des mêmes éléments à quoi il faut ajouter d'une perception positive de ce dernier par les acteurs. Nos résultats indiquent, enfin, que l’autonomisation n’est pas un processus régulier et qu’elle s'opère à la faveur d’événements et d’interstices, que l'on peut regrouper au sein de la notion de liminalités (Guimarães-Costa & Cunha, 2013). Nous avons donc cherché à comprendre comment le télétravail affectait les processus d'apprentissage et d’autonomisation par une analyse multiniveaux, en observant ce qui se joue aux trois niveaux, individuels, dyadique et organisationnel.
- Mamadou Mactar Camara | Les syndicats face aux restructurations avec suppressions d'emplois : De l'aptitude de cadrage à la mobilisation et/ou construction des ressources de pouvoir
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Date : 26 novembre 2024
Directeur et directrice de thèse : Rémi BOURGUIGNON et Géraldine SCHMIDT
Membres du jury :
- Rémi BOURGUIGNON, Professeur, IAE Paris-Est, UPEC, Directeur de thèse
- Géraldine SCHMIDT, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Co-directrice de thèse
- Ewan OIRY, Professeur, IAE de Poitiers, Université de Poitiers, Rapporteur
- Arnaud STIMEC, Professeur, IAE Nantes, Université de Nantes, Rapporteur
- Émilie HENNEQUIN, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
- Hélène PETON, Maître de conférences HDR, IAE-Paris Est, UPEC, Suffragante
Résumé
Dans un contexte de diminution des ressources de pouvoir des syndicats conduisant certains observateurs à affirmer que les syndicats ne sont pas en mesure de contrebalancer les décisions managériales induites par la mondialisation, cette thèse examine les leviers que les syndicats peuvent mobiliser pour se revitaliser. L'objectif ici est de voir si et comment la capacité de cadrage des syndicats peut constituer un levier de mobilisation ou de (re)construction de leurs ressources de pouvoir. S’appuyant sur une analyse critique du discours syndical dans un contexte marqué par des antagonismes entre les positions des différents acteurs impliqués dans un processus de restructuration, cette thèse analyse les effets structurants du discours syndical et promeut une approche dynamique et processuelle dans l'analyse de l’agentivité syndicale. En partant des stratégies de cadrage de l’intersyndicale de NRTV, un groupe audiovisuel français, cette thèse montre comment l’intersyndicale a progressivement construit son pouvoir d'influence et conduit les dirigeants à opérer des concessions considérables dans les décisions initialement prises pour redresser le groupe audiovisuel et accompagner les départs de salariés. Elle montre en quoi l’aptitude de cadrage, combinée à une stratégie de diffusion des cadres aussi bien informationnelle qu’interprétative, peut constituer un ingrédient essentiel aux syndicats pour faire face à leur crise de légitimité militante.
- Paul Tainturier | La responsabilité en pratique - Exploration des régimes de responsabilité de la représentation du personnel
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Date : 20 novembre 2024
Directeur de thèse : Rémi BOURGUIGNON
Membres du jury :
- Rémi BOURGUIGNON, Professeur, IAE Paris-Est, UPEC, Directeur de thèse
- Evelyne LEONARD, Professeur, Université Catholique de Louvain, Rapporteur
- Patrice LAROCHE, Professeur, Université de Lorraine – IAE Nancy, Rapporteur
- Cédric DALMASSO, Professeur assistant, Mines ParisTech, Suffragant
- Nathalie RAULET-CROSET, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
- Amaury GRIMAND, Professeur, IAE Nantes, Suffragant
Résumé
La responsabilité participe des controverses sur le dialogue social. Bien qu'omniprésente dans les débats publics, la notion n'a que peu retenu l'attention dans le débat académique. À partir de ses modes de mobilisation, nous proposons de conceptualiser la notion autour de quatre acceptions, la responsabilité comme :
- imputation, qui concerne les liens de causalité que l’on peut établir entre un individu et des actes,
- capacité, qui concerne le pouvoir d'agir des acteurs, les ressources et les marges de manœuvre dont ils disposent,
- comptes à rendre, qui concerne la manière dont les acteurs justifient et mettent en visibilité leur action,
- vertu qui concerne les valeurs morales et les croyances associées aux comportements considérés comme responsables.
Notre recherche porte sur le rapport qu'entretiennent dans leurs pratiques les représentants du personnel à ces quatre acceptions. Pour cela, nous réalisons deux enquêtes. La première concerne l'intervention des représentants du personnel dans les enjeux de gestion économique, en comparant 3 cas. La seconde porte sur la transformation des instances du dialogue social dans une entreprise composée de plusieurs établissements. Nos résultats montrent que le sens donné à chacune de ces acceptions et leurs relations font apparaître des régimes de responsabilité par lesquels les acteurs définissent et redéfinissent les comportements souhaitables, acceptables et faisables dans le cadre du dialogue social. Nous ouvrons la discussion sur le potentiel théorique de cette proposition en interrogeant ses conditions d'existence, sa stabilité et ses interdépendances avec son environnement. Nous envisageons ses contributions pratiques, comme outil de mise en discussion des pratiques des représentants du personnel et les contributions à la littérature sur le renouveau syndical et l'analyse croisée entre gestion des ressources humaines et dialogue social.
- Diego Martin-Sanchez | Travail identitaire en transition professionnelle et accompagnement au reclassement : entre régulation et facilitation
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Date : 19 novembre 2024
Directrice de thèse : Géraldine SCHMIDT
Membres du jury :
- Géraldine SCHMIDT, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
- Séverine VENTOLINI, Professeur, IAE Dijon, Rapporteur
- François GRIMA, Professeur, Université Paris-Est Créteil, Rapporteur
- Anne Laure GATIGNON, Professeur, Université Toulouse 3 Paul Sabatier, Suffragante
- Florent NOËL, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
- Jean PRALONG, Enseignant-chercheur, EM Normandie, Suffragant
Résumé
Dans un contexte aux évolutions rapides et soudaines, les défaillances et les restructurations d'entreprises se caractérisent par leur dimension récurrente. Ceci amène des carrières au formes multiples et marquées par des transitions professionnelles fréquentes et diversifiées. Le travail étant une dimension centrale de notre définition de nous-mêmes, c'est-à-dire notre identité, et notamment dans nos sociétés occidentales, les transitions professionnelles sont alors indissociables de divers enjeux identitaires. La rupture d'emploi, surtout quand elle est soudaine et involontaire, marque le début d'une transition professionnelle tout aussi impromptue et subie, ce qui génère une rupture dans l'identité de la personne. Cet effet se retrouve exacerbé chez des individus ayant eu un certain succès professionnel, comme c'est le cas pour les managers. L'individu est ainsi engagé dans un travail sur son identité, qui peut se voir affecté, ou être régulé, par les discours qui l'entourent. Ceux-ci, donnent aux personnes des directions à suivre dans le travail de leur identité, intentionnellement ou pas. L'individu concrétise, finalement, ce travail identitaire par la création d'un discours sur soi, qui lui permet de se présenter à ses pairs.
Pour répondre à la multiplication des transitions professionnelles et des ruptures d'emploi, les pouvoirs publics mettent l'accent sur des accompagnements dont la privatisation ne fait que croitre. Ceux-ci, amènent notamment l’individu à réaliser un bilan introspectif dans le but de créer, notamment, un discours sur soi, mobilisent une démarche réflexive comme le coaching et certains mobilisent même des outils qui intègrent directement les enjeux identitaires des transitions professionnelles. Par ailleurs, quand la transition professionnelle est accompagnée, elle peut être considérée comme hautement institutionnalisée. Ceci impacte alors le travail de l’acteur sur son identité, puisque ce processus se fait au contact des discours de l'accompagnement. Ces derniers, véhiculent également un certain rapport à la carrière et au travail, qui peuvent venir teinter l'identité de l'individu de nuances particulières. Cette thèse vise à combler un manque dans la littérature académique en sciences de gestion, celui des effets concrets des accompagnements au reclassement sur le processus de (re)définition de soi des individus. Pour ce faire, nous avons d'abord déployé une méthodologie qualitative exploratoire, afin d’étudier les accompagnements au reclassement dans un contexte hexagonal, puis une méthodologie qualitative longitudinale et approfondie, afin de suivre des individus dans leurs procédures de reclassement. Nos résultats contribuent au concept de travail identitaire en montrant le caractère régulateur de l'accompagnement au reclassement qui, en raison de sa grande standardisation, soulève la question, déjà présente dans la littérature sur le coaching, des cabinets de reclassement comme 5 outils de normalisation.
Nos conclusions corroborent, également, l'importance du discours sur soi en contexte de transition professionnelle. Les discours autour de cet élément sont, toutefois, hautement institutionnalisés et standardisés, ce qui rejoint le questionnement autour d’un potentiel effet normalisateur. Finalement, cette recherche met en avant la généralisation d'une conception du travail plutôt contractuelle, et du type anglo-saxon, qui laisse présager une 'managérialisation' du rapport au travail. Ceci soulève alors la question d'une porosité et d'une uniformisation des rapports à l’activité professionnelle. Ce travail doctoral invite, finalement, à revoir ou à actualiser les développements sur l'identité professionnelle, ou sur le rapport au travail, de certains auteurs sous le prisme de variables comme le genre. Des perspectives de recherche apparaissent également autour des variables pouvant jouer sur la perméabilité des individus à l'accompagnement. Finalement, la possibilité s'ouvre aussi d'étudier les discours politiques, et les réformes menées, autour des carrières, des transitions et des périodes de non-emploi, et ce au prisme du rapport au travail véhiculé ou des effets potentiels sur les identités des individus.
- Pierrette Howayeck | Learning processes in trade unions : The case of algorithmic management
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Date : 12 novembre 2024
Directeur de thèse : Rémi BOURGUIGNON
Membres du jury :
- Rémi BOURGUIGNON, Professeur, IAE Paris-Est, UPEC, Directeur de thèse
- Benoît GRASSER, Professeur, Université de Lorraine, Rapporteur
- Christelle HAVARD, Professeur associée, Burgundy School of Business, Rapporteur
- Clotilde CORON, Professeur, Université Paris-Saclay, Suffragante
- Christian LÉVESQUE, Professeur titulaire, HEC Montréal, Suffragant
Résumé
Cette étude examine comment les syndicats nationaux s'informent et réagissent à la gestion algorithmique en tant que domaine émergent du dialogue social. Elle examine les processus d'acquisition de connaissances, le développement de stratégies et les efforts déployés par les syndicats pour influencer la gouvernance algorithmique sur le lieu de travail. La recherche utilise une méthodologie qualitative et processuelle avec un codage abductif et une analyse comparative d'études de cas, en se concentrant sur deux syndicats français (OS1 et OS2) de 2017 à 2023. Les méthodes de collecte de données comprennent l'analyse de documents, les entretiens, l'observation et l'analyse de contenu audiovisuel. Le cadre théorique intègre la théorie de l'apprentissage organisationnel et la littérature sur les relations industrielles. Les résultats révèlent des divergences significatives entre OS1 et OS2 dans leurs approches des défis de la gestion algorithmique. OS1 a adopté une stratégie d'apprentissage organisationnel mixte caractérisée par une forte cohésion interne, diverses connexions de réseau et un leadership distribué. En revanche, OS2 a mis l'accent sur les parcours d'apprentissage individuels, la diffusion structurée d'informations et les modèles de leadership traditionnels. Ces approches distinctes ont influencé la capacité des syndicats à aborder les questions de gestion algorithmique et ont façonné leurs trajectoires d'apprentissage globales. Cette recherche offre des perspectives pratiques pour la formulation de stratégies syndicales face aux technologies émergentes, en soulignant l'efficacité des approches d'apprentissage mixtes, l'utilisation stratégique des ressources de pouvoir et les styles de leadership qui favorisent la vitalité des délibérations. Ces résultats ont des implications sur le renforcement de la capacité des syndicats à sauvegarder les intérêts des travailleurs dans une économie de plus en plus numérisée. En faisant le lien entre la théorie de l'apprentissage organisationnel et les relations industrielles, l'étude offre une nouvelle perspective sur l'adaptation des syndicats aux défis technologiques, contribuant ainsi à des discussions plus larges sur le renouveau syndical au 21e siècle. Cette synthèse théorique novatrice offre un nouveau regard sur les syndicats en tant qu'organisations apprenantes qui naviguent dans des transformations technologiques complexes.
- P. Maï Nguyen | Unravelling the interplay between human resource management bundles and innovative work behaviors: A study in management consulting firms
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Date : 3 octobre 2024
Directeur de thèse : Florent NOËL
Membres du jury :
- Florent NOËL, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Véronique SCHAEFFER, Professeure, Université de Strasbourg, Rapporteur
- Sébastien POINT, Professeur, Université de Strasbourg, Rapporteur
- Géraldine SCHMIDT, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragante
- Pauline de BECDELIÈVRE, Professeur, Université Paris-Saclay, Suffragante
- Sébastien STENGER, Professeur associé, ISG International Business School, Suffragant
Résumé
Cette thèse explore les dynamiques complexes entre les ensembles de gestion des ressources humaines (GRH) et les comportements de travail innovants (CTI) dans le contexte des cabinets de conseil globaux au Vietnam. Plus précisément, nous nous concentrons sur l'exploration de la manière et du moment où les pratiques de GRH peuvent favoriser ou freiner les comportements innovants des employés. Les cabinets de conseil, caractérisés par leur rythme de changement élevé, leur innovation rapide et leurs exigences professionnelles extrêmes, offrent un environnement unique et stimulant pour étudier les CTI. En utilisant une approche multi-cas, la méthodologie de recherche inclut une combinaison de méthodes qualitatives telles que des entretiens approfondis avec des informateurs clés (managers RH, partenaires et consultants seniors) et l'analyse de données secondaires. L'étude utilise à la fois le codage inductif et déductif pour analyser les données, garantissant une compréhension complète de l'interaction entre les pratiques de GRH et les CTI.
Les résultats révèlent que les pratiques de GRH influencent de manière significative les capacités, les motivations et les opportunités des employés à s'engager dans des CTI. Il est intéressant de découvrir la nature dynamique des interactions GRH-CTI et de suggérer que les pratiques de GRH doivent évoluer pour soutenir l'innovation des employés au fil du temps. De là, un modèle plus dynamique est proposé, capturant de manière plus précise l'interaction complexe et dynamique entre les ensembles de GRH et les CTI, au lieu d'une approche linéaire souvent adoptée dans la littérature actuelle. Cette recherche contribue à la compréhension de la "boîte noire" entre les systèmes de GRH et les résultats au niveau de l'entreprise en se concentrant sur les mécanismes micro-niveaux qui pilotent les CTI. Elle offre des perspectives pratiques pour les praticiens RH et les managers dans les cabinets de conseil pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies de GRH qui améliorent efficacement l'innovation des employés et la performance organisationnelle globale.
- Hugo Michou | Transformation numérique des réseaux d'approvisionnement : vers une approche intégrée de la complexité et du phénomène de coévolution
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Date : 27 septembre 2024
Directeur de thèse : Frédéric GAUTIER
Membres du jury :
- Frédéric GAUTIER, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Jean-Loup RICHET, Maître de conférences, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Co-encadrant de thèse
- Claudio VITARI, Professeur, Université Aix-Marseille, Rapporteur
- Pierre FÉNIÈS, Professeur Université Panthéon-Assas, Rapporteur
- Johanna HABIB, Professeur, Université Aix-Marseille, Suffragante
- Laurence SAGLIETTO, Professeur, Université Côte d'Azur, Suffragante
- Amélie CLAUZEL, Professeur, Université Paris-Saclay, Suffragante
- Catherine HOYEZ, Senior-manager, Disneyland Paris, Suffragante
Résumé
La transformation numérique des réseaux d’approvisionnement représente un défi crucial pour les organisations modernes, où le manque de coévolution peut entraîner des désalignements stratégiques et des inefficacités opérationnelles. Cette thèse vise à comprendre les dynamiques complexes de cette transformation et ses implications. L’objectif principal est d’explorer la coévolution des réseaux d’approvisionnement dans le contexte numérique, en se concentrant sur trois axes : la gestion du changement, les désalignements stratégiques, et la complexité des réseaux d’approvisionnement.
La thèse propose une analyse détaillée des dynamiques complexes à l’œuvre dans la transformation numérique, en insistant sur l’importance de l’alignement stratégique et la gestion des interdépendances entre les parties prenantes. Nous utilisons ici la théorique du « complex adaptive supply network » (CASN) pour analyser la complexité du réseau d’approvisionnement. Méthodologiquement, nous avons mené une étude de cas longitudinale de 36 mois, immergée dans un réseau d’approvisionnement. Cette étude a impliqué 94 entretiens semi-structurés, 14 entretiens non-structurés, des observations, et l’analyse de milliers de pages d’archives. Cette approche nous a permis une compréhension approfondie et empirique de la transformation numérique. Les résultats principaux soulignent que l’absence de gestion proactive des interdépendances entraîne une fragmentation des efforts et favorise l’émergence de désalignements stratégiques. Par ailleurs, nos résultats montrent également qu’une interconnectivité accrue facilite la mise en œuvre d’initiatives de transformation en renforçant le couplage entre les parties prenantes. Enfin, les contributions de cette thèse sont multiples. Nos contributions fournissent des outils analytiques pour évaluer les écosystèmes qui vont se transformer numériquement. Notamment, en mettant en lumière l’importance d’une stratégie de gestion du changement bien conçue, et propose une approche intégrée pour appréhender la coévolution entre technologies numériques et processus organisationnels.
- Jan Wiers | Entrepreneurship - To Go - Unravelling the Unique Dynamics of Expatriate Entrepreneurship
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Date : 4 juillet 2024
Directeur de thèse : Didier CHABAUD
Membres du jury :
- Didier CHABAUD, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Leo-Paul DANA, Professeur, Dalhousie University (Canada), Rapporteur
- Thierry LEVY-TADJINE, Maître de conférences HDR, Université Paris 8, Rapporteur
- Jean-François SATTIN, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
- Natalia VERSHININA, Professeur, Audencia Business School, Suffragant
Résumé
L'entrepreneuriat expatrié, un aspect émergent de l'expatriation, implique des individus se déplaçant temporairement vers un autre pays pour y établir ou déplacer des entreprises, contribuant ainsi à l'économie du pays d'accueil. Alors que la littérature existante considère souvent l'entrepreneuriat expatrié du point de vue des ressources humaines, cette thèse vise à le redéfinir dans le contexte plus large de l'entrepreneuriat des migrants.
- Camille Henrion | Créer une dynamique de coopération entrepreneuriale dans un territoire de faible densité, le cas du Clus'Ter Jura
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Date : 1 juillet 2024
Directeur de thèse : Didier CHABAUD
Membres du jury :
- Didier CHABAUD, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Olivier GERMAIN, Professeur, Université du Québec à Montréal, Rapporteur
- Florence NOGUERA, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier, Rapporteur
- Nadine RICHEZ-BATTESTI, Maîtresse de conférences, Université d'Aix-Marseille, Suffragant
- Philippe EYNAUD, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
- Ydriss ZIANE, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
Résumé
La situation de territoires de faible densité interroge, voire alerte (recul de l’emploi, recul démographique). Regarder des « problèmes » comme atouts pour créer des opportunités de développement est très porteur, par exemple : une problématique de précarité énergétique peut être source de création d’emplois, dans une logique systémique. Des expérimentations complexes visant à répondre à des besoins sociaux émergent plus ou moins en ce sens. La Banque des Territoires (2017) y voit l’essor d’un entrepreneuriat de territoire, où des acteurs-tiers ou organisations pilotes jouent un rôle clé. La thèse porte sur la construction d’un PTCE pour créer une dynamique d’entrepreneuriat de territoire, à travers une étude de cas unique enchâssée, la SCIC Clus’Ter Jura, et une recherche-intervention en CIFRE entre 2017 et 2021. L’analyse montre une très forte capacité d’impulsion avec un positionnement très large, conduisant à un effet de juxtaposition de nombreux éléments (personnes, projets, dispositifs, financements) artificiellement liés par la SCIC. Cela génère engouement, espoir, apprentissages et rencontres à court terme, mais se transforme en flottement, voire concurrence et RPS à moyen / long terme. Une étude de cas unique vise la production de théories intermédiaires, éclairant théories existantes et terrain. Le cas étudié montre tout particulièrement l’importance d’une construction professionnelle, pragmatique et suivie, avec un positionnement précis, des compétences dédiées, notamment en management, des formations spécifiques, etc.., au-delà des valeurs affichées et perçues.
- Romain Slitine | Entreprendre au service du territoire / Entrepreneurship at the service of the territory
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Date : 26 juin 2024
Directeur de thèse : Didier CHABAUD
Membres du jury :
- Didier CHABAUD, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Leo-Paul DANA, Professeur, Dalhousie University (Canada), Rapporteur
- Martine HLADY-RISPAL, Professeur, Université de Limoges, Rapporteur
- Julie BATTILANA, Professeur, Harvard Business School & Kennedy School (USA), Suffragant
- Anne-Claire PACHE, Professeur, ESSEC Business school, Suffragant
- Nathalie RAULET-CROSET, Professeure, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
- Natalia VERSHININA, Professeur, Audencia Business School, Suffragant
Résumé
L’entrepreneuriat de territoire est un phénomène en émergence qui représente une dynamique particulièrement pertinente à l’heure d’une recherche de solutions face aux grands défis de notre temps.
Cette thèse propose un renversement de perspective dans l’appréhension de la relation entre l’entreprise et son territoire qui n’est plus conçu comme un moyen de développement de l’organisation, mais une finalité de l’action entrepreneuriale. Ainsi, l’entrepreneuriat de territoire englobe des dynamiques collectives dont l’objectif premier est la transformation économique, écologique et sociale durable du territoire par la coopération de toutes les parties prenantes (entreprises, pouvoirs publics, territoire).
À partir d’une immersion au sein du cas emblématique du groupe Archer (Valence-Romans), mais aussi à partir de l’analyse d’autres terrains en France et en Argentine, cette thèse par articles mobilise différents cadres théoriques (entrepreneuriat institutionnel, théorie de l’acteur réseau) pour répondre à la question suivante : Comment structurer une dynamique entrepreneuriale de territoire pour répondre aux enjeux locaux ?
La première partie explore les micro-fondations de l’entrepreneuriat territorial, tandis que la deuxième partie se penche sur la vision méso de structuration d’un « contexte habilitant » pour permettre à l’entrepreneuriat de territoire de se développer localement. Enfin, la troisième partie s’intéresse aux spécificités de la création d’entreprises de territoire autour de la notion d’agence collective.
Au-delà de l’approche traditionnelle axée sur la croissance économique, cette thèse propose une autre vision d’un entrepreneuriat « par et pour le territoire ». - Lena Schreiner | International Public-Private Strategies in Sustainable Investment and Finance
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Date : 13 mai 2024
Directrice de thèse : Géraldine MICHEL
Membres du jury :
- Stéphane SAUSSIER, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de thèse
- Reinhard MADLENER, Professeur, RWTH, Aachen University, Co-directeur de thèse et Rapporteur (Référence convention de co-tutelle)
- Carine STAROPOLI, Professeure, Université de Rouen & Paris School of Economic, Rapporteur
- Oliver LORZ, Professeur, RWTH, Aachen University, Suffragant
- Ydriss ZIANE, Professeur, IAE Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Suffragant
Résumé
Comment l’interaction des secteurs publics et privés à l’échelle mondiale détermine-t-elle la dynamique de l’investissement et du financement durable à l’échelle internationale et la mise en œuvre réussie d’une économie mondiale durable ? Le respect de l’objectif de 1,5 °C fixé par l’accord de Paris nécessite la mise en œuvre immédiate d’une économie durable. Cela implique des besoins massifs d’investissements durables dans tous les secteurs à travers le monde.
Toutefois, compte tenu de la situation économique tendue actuelle, les budgets des secteurs publics et privés sont de plus en plus limités, et les niveaux actuels d'investissements durables sont inférieurs aux montants nécessaires pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de durabilité
(« déficit d'investissement durable »).Cette thèse aborde deux questions : Premièrement, comment le « déficit d'investissement durable » affecte-t-il la mise en œuvre de la transition vers la durabilité au niveau mondial et, deuxièmement, quels instruments politiques et réglementaires contribuent à encourager un volume adéquat d’investissements durables. L’accent est donc mis sur une coopération efficace et efficiente entre les secteurs publics et privés, et entre le « Nord global » et le « Sud global ».
La thèse explore ces questions en cinq chapitres. Elle analyse les « impacts de la finance durable internationale publique-privée sur la réalisation des objectifs climatiques mondiaux grâce à l’innovation et à la diffusion des technologies », les « impacts de la réglementation et de la supervision bancaire ESG sur le financement de la mobilité durable et des technologies énergétiques », les « impacts de la supervision bancaire de la BCE sur le risque climatique et la finance durable", et les "exigences pour mettre en œuvre des partenariats internationaux à long terme en matière d'énergie durable ». Il souligne le rôle essentiel d’une prise en compte adéquate de l’investissement et du financement durable dans la transition vers la durabilité et met l’accent sur la nécessité d’instruments politiques harmonisés et de collaborations stratégiques internationales entre les secteurs publics et privés pour réaliser l’ambition mondiale d’une croissance durable de manière efficace.